Voilà bientôt deux ans que la Gazette de Berlin circule gratuitement dans tout le pays. Mais le bimensuel devient payant ce printemps, parce que l’indépendance a un prix comme l’explique son fondateur et rédacteur en chef Régis Présent-Griot.
D’où vous est venu l’idée de créer votre propre journal à Berlin ?
« Les relations franco- allemandes sont faites de beaucoup d’infos officielles, alors que moi, au quotidien, je vis quelque chose de complètement différent : j’emmène mes enfants dans une école bilingue, j’ai des copains qui s’expriment dans les deux langues… J’avais envie de créer un journal plus réel, plus vivant. En plus l’Allemagne est le premier partenaire économique, politique et culturel de la France. Il y a beaucoup de PME qui s’installent ici, des Français qui viennent avec leurs économies et ouvrent un restaurant… Il y a plein d’histoires, de parcours très intéressants. Alors pourquoi se limiter aux informations officielles ? On ne voulait pas non plus être un journal braqué sur la vie d’expat, intimiste et franchouillard. La moitié de nos lecteurs sont des Allemands. L’important, c’était vraiment d’être un journal indépendant. »
Par quoi avez-vous commencé ?
« J’avais déjà créé un journal il y a dix ans en Russie où j’ai travaillé comme attaché de presse à l’ambassade de France. Mais il a fermé au bout de six mois, faute de moyens. Ici, j’ai constitué un noyau dur d’une petite dizaine de personnes. Nous sommes trois a avoir investi dans le capital de départ et de grosses sociétés comme Total, Ricard et TV5 nous ont aidées. Mais nous ne recevons aucune subvention, ni de l’ambassade française, ni de l’Etat allemand. »
Votre journal était gratuit jusqu’au mois dernier. Comment vous en sortez-vous financièrement ?
« On ne s’en sort pas vraiment ! On est loin de récupérer notre financement de départ. On a des dettes de partout et on est pas sûrs que le prochain numéro paraîtra. Ça fait des mois qu’on cherche des annonceurs, il nous faudrait un commercial. Je n’ai pas l’appât du gain mais il faut de quoi payer les timbres, les articles, le téléphone… On court après les subventions alors que notre site Internet est une vitrine pour l’Allemagne : il est visité depuis l’Amérique latine, l’Asie… C’est une des premières pages visitées sur l’Allemagne. Le journal devient payant (1,80 euros) et il va être désormais distribué dans 3 000 kiosques et plus de 150 villes allemandes. J’espère que ça va marcher. »
Est-ce qu’il faut faire un choix entre les financements publics et l’indépendance ?
« Non, il y a une marge entre avoir beaucoup de subventions avec un contenu naze et rien du tout. Mais ce n’est pas simple pour nous ici parce qu’il existe une aide pour la presse française, mais nous sommes un journal allemand. Il existe une aide de la Francophonie, mais l’Allemagne n’en fait pas partie. Donc on compte vraiment sur les prochaines ventes pour relancer le journal. »
Propos recueillis par Elodie Raitière
bravo pour le site
quelle bonne idée
quelle belle bannière
tout ça tout ça
ça promet
lucie
suis allé sur leur site, c’est vraiment pas mal j’espère qu’ils vont s’en sortir!